Faire progresser l’innovation : Regard sur 2025 et les services intégrés aux patients

En ce début de 2025, une question qui revient constamment dans notre industrie porte sur ce que nous pouvons mettre en œuvre maintenant en matière d’innovation en matière de services aux patients au Canada. C’est un sujet complexe dans un système de soins de santé qui laisse à la fois le fardeau du soutien à l’industrie privée par l’intermédiaire des programmes de soutien aux patients (PSP) et qui génère les données et informations les plus riches que celles de tout autre marché à l’échelle mondiale en raison de ce modèle de soutien exhaustif. Où pouvons-nous faire preuve d’innovation cette année et le démontrer, tout en gérant l’importance de pratiques axées sur la conformité au sein de notre industrie?

Je crois qu’il est important de voir l’innovation tant sous l’angle de la technologie que sous celui des processus, puisque l’innovation peut être une invention, l’automatisation d’une action ou simplement une nouvelle approche. Nous devons constamment tenter d’atteindre un équilibre entre les soins humains requis en raison de la complexité de certaines maladies et l’automatisation des services critiques qui permet de rationaliser et de simplifier les services et augmenter leur valeur pour les patients, les aidants, les professionnels de la santé (PS) et les fabricants de produits pharmaceutiques. 

Deux types d’innovations appuient la progression de l’industrie des PSP au Canada : 

• L’innovation incrémentielle (simple) : Il s’agit des nouvelles capacités et technologies que nous mettons en œuvre pour améliorer une situation particulière (p. ex., amélioration de l’inscription, du remboursement, augmentation de l’engagement des patients, etc.).   
• L’innovation transformationnelle (complexe) : Ce sont les innovations qui changent et transforment profondément la façon dont nous travaillons. Citons par exemple les nouveaux systèmes et les nouvelles solutions qui automatisent les services, appuient la prise de décision et génèrent de nouvelles informations.

Voici certaines tendances émergentes sur le marché des médicaments spécialisés que nous verrons en 2025 qui pourraient nous permettre d’appliquer des solutions novatrices aux services aux patients : 

1. Automatisation des services 
   Automatiser tout le parcours d’un patient dès le point d’entrée à un service – depuis l’inscription et le remboursement jusqu’à la vérification de l’adhésion et de la persévérance (noter les aspects qui nécessitent quand même un soutien humain, comme l’administration clinique et les soins aux patients pour des cas complexes de remboursement). 
2. Amélioration de l’expérience et de l’engagement des utilisateurs 
   Utiliser les technologies de communications existantes et nouvelles pour mieux communiquer avec les patients, les aidants et les PS tout en optimisant le fonctionnement des PSP. Il faut être réaliste au sujet de la disposition à changer puisque les patients pourraient être plus enclins à essayer de nouveaux moyens de communication que d’autres parties prenantes. 
3. Données et informations 
   Les PSP sont de plus en plus considérés comme des sources clés de production de données probantes du monde réel et d’information. La clé de la collecte de données et de la production d’information est la collaboration interfonctionnelle et la cartographie des questions auxquelles il faut répondre, qu’elles soient axées sur l’accès, la qualité de vie ou la persévérance. Cela doit être fait avant le lancement sur le marché d’un service aux patients. 
4. Modèles collaboratifs 
   ii. Des solutions innovatrices avec des modèles qui tiennent compte des synergies et de la durabilité des soins aux patients qui coïncident avec le début de la croissance des produits spécialisés génériques et des médicaments biosimilaires. 
   iii. L’adoption d’une approche collaborative par les fabricants et les fournisseurs en raison de leviers de soutien des services aux patients concomitants ou de gestion du cycle de vie où le même soutien n’est pas financièrement viable pour l’une ou l’autre des parties. 

Au cours de cette année, nous devrons réfléchir à notre approche stratégique envers l’innovation et aux obstacles potentiels. Gardez à l’esprit les éléments qui peuvent nuire à l’innovation : 

• Défis associés à la gestion du changement : Il faut s’assurer d’atteindre un équilibre entre la prise de risque et la gestion de pratiques opérationnelles conformes. 
• Coût de mise en œuvre : Il faut comprendre le coût réel de la mise en œuvre et comment mesurer le rendement sur l’investissement. 
• Problèmes d’interopérabilité : Le manque d’uniformité dans les systèmes de santé peut rendre complexe l’intégration de nouvelles technologies – il faut évaluer l’aspect pratique de la situation. 
• Logiciel fantôme : Exagération des capacités des produits offerts par un vendeur où les attentes peuvent ne pas se matérialiser après un investissement important. 

Il ne faut pas ignorer l’importance de l’innovation incrémentielle. C’est dans de telles circonstances que les petites avancées deviennent à la fois quantifiables et qualifiables pour le patient et le PS et peuvent mener à une plus grande persévérance et à un effort moins intense pour soutenir le parcours du patient. Il faut du temps pour gagner une valeur mesurable, mais en 2025, nous aurons la chance de repérer ces avancées incrémentielles pour œuvrer pour des vies plus saines et faire orienter l’innovation sur les services aux patients, là où elle est la plus utile.

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